Légende aérienne - Pendant plus d'un demi-siècle, les avions de transport Transall C-160 ont été utilisés par l'armée de l'air, pour des missions militaires ou humanitaires, dans le monde entier.
Légende aérienne - Pendant plus d'un demi-siècle, les avions de transport Transall C-160 ont été utilisés par l'armée de l'air, pour des missions militaires ou humanitaires, dans le monde entier.

Un Transall, retiré du service, devient une pièce d'exposition

Il abrite l'école aéroportée et de transport aérien, qui dispose de son propre aérodrome. En règle générale, ce sont des petits appareils transportant les futurs parachutistes pour leur saut dans le vide. Les plus gros aéronefs ne sont généralement visibles que de loin, dans le cadre de campagnes de largage. Récemment pourtant, un avion de transport de type Transall C-160 planait au-dessus de la tête des soldats. Et ce, suspendu au crochet d’une grue Liebherr. La petite caserne accueille désormais un de ces légendaires avions-cargos comme pièce d'exposition.

Cela fait plus de 17 ans que Günther Ulrich s’installe dans la cabine d'une grue mobile. Depuis son premier job de grutier, sur une LTM 1025 fabriquée au début des années 1990, ce natif de Basse-Bavière a déjà effectué de nombreuses interventions de levage, notamment avec des charges lourdes. "Le Transall était un levage exceptionnel ", s'enthousiasme Günther Ulrich à propos de cette dernière mission avec sa machine Liebherr. A l’aide de ses quatre collègues, il a réalisé l'été dernier cette opération passionnante pour l'armée allemande et pour le compte de l'entreprise Kran Saller GmbH à Deggendorf. L’avion militaire âgé de 55 ans a été soulevé de l'aérodrome jusqu'à la caserne et mis à la retraite après deux levages particulièrement délicats.

D’après nos experts, la tâche n’était pas facile à accomplir. A la veille du levage, la petite équipe est arrivée à la caserne avec la grue mobile Liebherr 1450-8.1. Là, ils ont pu se rendre compte des contraintes, de l’emplacement exigus qui les attendaient. La grue mobile à huit essieux a remorqué deux transports lourds, remplis d’équipements. Parmi eux, le contrepoids maximal pour la grue, d'un poids total de 134 tonnes. Pour le premier levage du Transall hors du terrain d’aviation, de grands arbres et un bâtiment adjacent limitaient drastiquement les possibilités de montage de la grue. Néanmoins, le seul endroit possible a été rapidement identifié par Günther Ulrich. "C’était évident", explique-t-il, un sourire aux lèvres, en donnant le signal de départ à ses collègues. La préparation de la grue pouvait commencer.

Concentration maximale - Günther Ulrich manipule sa grue, à laquelle est suspendu l'avion militaire, d'une main de maître, dans le plus grand calme. La vue aérienne montre clairement les conditions limitées de l’espace dans lequel l'escale du Transall a dû être réalisée. L'homme de 55 ans est très satisfait de son imposant outil de travail. "Dans certaines situations, la LTM 1450-8.1 est nettement plus puissante que la 500 tonnes", explique-t-il.
Concentration maximale - Günther Ulrich manipule sa grue, à laquelle est suspendu l'avion militaire, d'une main de maître, dans le plus grand calme. La vue aérienne montre clairement les conditions limitées de l’espace dans lequel l'escale du Transall a dû être réalisée. L'homme de 55 ans est très satisfait de son imposant outil de travail. "Dans certaines situations, la LTM 1450-8.1 est nettement plus puissante que la 500 tonnes", explique-t-il.

Six mois de planification

Pendant ce temps à la lisière du petit aéroport, l'avion-cargo couleur camouflage attendait patiemment son entrée dans ses nouveaux quartiers. En novembre 2021, ce Transall C-160 a terminé sa dernière mission avec environ 12 000 heures de vol au compteur et s'est posé pour un dernier atterrissage sur la base aérienne de l'armée bavaroise à Altenstadt. Il pourra couler des jours heureux comme modèle d’exposition dans la caserne Franz-Josef-Strauss. "Cela fait six mois que nous travaillons sur le projet", nous explique le capitaine Michael Goßler, tandis qu'à côté, la grue mobile se laisse équiper. Beaucoup de paperasse : conception, planification, appel d'offres européen pour les interventions de levage. Maintenant, la mission est quasi accomplie. Le lendemain matin, les choses sérieuses peuvent commencer avec la dernière phase : l'emménagement du Transall dans la caserne.

Fin 2021, les forces armées allemandes ont retiré du service les derniers exemplaires de l'avion de transport, qui en comptait 110 à l'origine. Conçu dans les années 1960 et produit jusqu’en 1985, le Transall était principalement utilisé comme avion-cargo et capable d’atterrir sur presque n'importe quelle piste, même sur une prairie ou une plage. Il se contentait de pistes d'atterrissage et de décollage extrêmement courtes, d'un peu plus de 700 mètres de long. Cette bête de somme volante n'était pas seulement utilisée pour le transport militaire de troupes et de matériel. Les hommes politiques montaient à bord lorsqu'ils devaient se rendre dans des régions en guerre. La soute était souvent remplie de matériel humanitaire. Lors d'interventions humanitaires, notamment celle de la famine en Éthiopie il y a près de 40 ans, l'avion-cargo était d'une importance capitale. Le Transall pouvait ouvrir sa rampe de chargement pendant le vol et larguer sa cargaison à seulement quelques mètres de hauteur. En plus de 50 ans d'utilisation, cet appareil de fabrication franco-allemande s'est forgé une réputation de bête de somme indestructible. D’ailleurs, les armées de l'air française et turque utilisent encore ce type d'avion aujourd'hui.

La précision est essentielle - Lors de l’insertion du train d’atterrissage dans son nouveau socle en métal spécialement fabriqué, l’historique transporteur militaire doit être manœuvré au millimètre près.
La précision est essentielle - Lors de l’insertion du train d’atterrissage dans son nouveau socle en métal spécialement fabriqué, l’historique transporteur militaire doit être manœuvré au millimètre près.

Revenons à la caserne d'Altenstadt, où les hommes de l’entreprise Kran Saller ont équipé leur LTM 1450-8.1 jusqu'au soir pour être prête à effectuer le levage. Le lendemain à l'aube, les choses sérieuses ont pu commencer. Günter Ulrich a fait pivoter la traverse de douze mètres de long, spécialement fabriquée pour cette occasion, au-dessus de l'avion. De larges sangles de levage ont été placées autour de sa coque et alignées avec précision. Le premier levage de l'avion a été passionnant. En effet, avec une charge brute prévue de 34,5 tonnes pour une portée considérable de 30 mètres, la grue a frôlé la limite de son tableau de charges. En réalité, après démontage des équipements militaires ainsi que des câbles et du manche de commande, le poids à vide de l'appareil se situait dans la fourchette autorisée.

Sur le dos du Steinbock - L'appareil de manutention du fabricant Steinbock est extrêmement pratique, et pas seulement pour la manipulation de marchandises lourdes. Trois soldats de l'école aéroportée profitent ici d'une vue idéale sur l’intervention.
Sur le dos du Steinbock - L'appareil de manutention du fabricant Steinbock est extrêmement pratique, et pas seulement pour la manipulation de marchandises lourdes. Trois soldats de l'école aéroportée profitent ici d'une vue idéale sur l’intervention.

Un « touchdown » précis

La dépose du Transall sur sa position intermédiaire a montré ce que signifie le savoir-faire d'un expert. Avec une grande précision, Günther Ulrich et le reste de son équipe ont déposé au sol l'avion-cargo de plus de 30 mètres de long à une portée d'exactement 40 mètres entre la grue mobile et le bâtiment adjacent. Il n’y avait même pas 60 centimètres d'espace entre le fuselage avant de l'avion et le mur du hall. Un atterrissage réussi avec brio !

Quelques heures plus tard, la grue mobile ayant été repositionnée, le deuxième "vol" du C-160 vers sa position finale s'est avéré presque routinier. L'une des ailes a tout de même dû se frayer un chemin à travers les cimes des arbres environnants avec l'aide de quelques bras de soldats. Peu de temps après, les trains d'atterrissage étaient posés sur les socles en béton préparés et la vieille machine militaire était en position. Le Transall a définitivement pris sa retraite après une longue période de service.

Cet article a été publié dans le magazine UpLoad 01 | 2023.

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