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Que font les clients et les collaborateurs de Liebherr pendant leur temps libre ? Pour certains, des choses magnifiques. Construire une LR 1750 en bois, par exemple. ou prendre soin de plus de 1000 pièces de collection dans son grenier.
Tout cela n'est pas une petite expérience, mais une passion qui s'exprime avec professionnalisme et précision. Venez découvrir les coulisses de Torsten Schwarz et Oliver Thum !
Lorsque la rédactrice reçoit l'appel, Torsten Schwarz est en train de travailler dans l'entrepôt de pièces détachées d'Ehingen. Comme chef d'équipe, il supervise plus de 100 000 pièces dont les clients de Liebherr ont besoin pour leurs grues mobiles et sur chenilles. "J'ai déjà eu chacune d'entre elles en main à un moment ou à un autre. Après 26 ans, je sais exactement à quoi ressemblent les produits et où ils sont montés / utilisés". Torsten Schwarz peut également observer toutes ces pièces de près, les tourner et les retourner selon leur poids.
C'est ce qu'il a fait pour certaines d'entre elles, afin de créer un reflet absolu de la réalité pour son projet initié en 2018. Au printemps, il réalise la première pièce de la série de 7 805 qui, trois ans et demi plus tard, allaient former la LR 1750.
Son salon s’est transformé en. "Si la télévision ne fonctionne pas pendant trois mois, ce n'est pas un problème. Mais ma scie sauteuse ? Il faut qu’elle fonctionne !" dit le mécanicien artiste en herbe en riant. On le remarque vite, c'est un homme gai et dynamique. La maquette en bois lui a coûté 785 heures de travail. Cela lui a apporté beaucoup de connaissances, un rêve devenu réalité – mais parfois amené au bord du désespoir. "Au printemps, j'étais triste à mourir et à deux doigts de brûler le modèle dans mon brasero. On peut assez facilement fabriquer des roues en bois, mais un train de chenilles et des chaines ? C'est presque impossible !" Quatre tentatives ont échoué, les élastiques ont cassés par les UV, le câble métallique ne pouvait pas être tendu. Au cinquième essai, cela a finalement fonctionné. "Et là, c'est l’euphorie !" C'est impressionnant quand Torsten Schwarz raconte comment lui, qui avait déjà fabriqué d'autres véhicules, a testé ses limites, et réussi ce défi avec toujours plus de finesse et de précision.
Le plus grand défi de ce projet : est sa construction. Une grue en bois, c'est unique. "La différence entre l'acier et le bois est simple : il est possible de suspendre de nombreuses tonnes à une flèche en acier. Mais construire quelque chose de résistant en bois, c'est difficile !" D'autant plus que tout doit rester à l'échelle. Torsten Schwarz a choisi une échelle 1:20. Ainsi, les pièces d’une grue qui mesurent 4 cm dans la réalité sont réduit à 2 mm chez lui. Les pièces sont réalisées en pin ou en hêtre, certaines sont en chêne. "Le hêtre est dur, le pin est tendre. De ce fait, le pin peut être joliment limé et poncé, mais il est moins stable !" Le résultat est une réplique fidèle à l'original, avec une surface de 60 cm sur 60 cm, une hauteur de 220 cm, une plate-forme de 100 kg et une grue de 8 kg. C'est d'ailleurs par hasard que Monsieur Schwarz a découvert ce type de grue, la LR 1750 de 700 tonnes avec une flèche de 42 mètres de long : "Ce modèle de grue se trouvait justement chez nous à l'époque. Cela m'a permis d'examiner de près et de photographier des détails qu'on ne pourrait jamais extraire de nos plans de construction".
Lors de la création de la réplique, on se rend compte que nos constructeurs ont pensé à chaque détail !
Ses discussions avec ses collègues du centre de formation ont également été utiles pour des questions particulièrement épineuses. "sous quelles inclinaisons les éléments treillis sont-ils assemblés ? Quel est l'ordre d’assemblage des trains de poulies? Quel cas de charge convient à cette configuration de grue ?"Thorsten Schwarz explique qu'il comprend mieux certaines constructions aujourd'hui. "Lors de la création de la réplique, on se rend compte que nos constructeurs ont pensé à chaque détail !" Ce sont probablement ses collègues qui regardent maintenant avec reconnaissance la vitrine du Meeting Point du centre de formation.
C'est à cet endroit que Thorsten Schwarz, l'amoureux des grues, a volontiers prêté sa pièce maîtresse. "Cet endroit était prédestiné, car c'est là que les gens qui utilisent et comprennent ce genre de machines la voient. Pour être honnête, je suis également heureux d'avoir à nouveau de la place dans mon atelier !" Le déménagement dans la "maison mère" n'a pas posé de problème, car la grue peut être démontée en pièces détachées et transportée comme son original. Il va de soi que les chaînes sont mobiles et que la flèche peut être levée, abaissée et orientée.
Et maintenant ? C'est d'abord l'hiver, l'atelier est froid, la télévision fonctionne. Mais une fatigue printanière est exclue chez lui : "Même pour le prochain projet passionnant, il m'arrivera d'être à l'atelier dès 3h30 du matin. J’entame alors une véritable course et je ne peux pas m'arrêter" !
Oliver Thum ne peut, mais surtout, ne souhaite pas s’arrêter. Ni sur le plan professionnel, où il évolu sur la scène du levage et de la construction en Autriche, ni comme collectionneur. Ce grutier de formation est responsable du service technique itinérant chez Prangl au Tirol et coordonne des chantiers intéressants pour ce loueur de grues et de plates-formes élévatrices renommé. Au cours de sa carrière, il a aidé plus d'un prototype de grue à se développer. "À 25 ans, j'ai pu conduire la plus grande grue télescopique de Liebherr chez Schmidbauer à Munich. Avec cette grue de 800 tonnes, on était assis au bas du véhicule capable d’ériger une flèche à 150 m de haut maximum, on soulevait des charges énormes à travers la région et il fallait avoir des nerfs d'acier". Pendant près de 20 ans, il a travaillé sur les plus grands chantiers d'Europe. Il a également participé à la construction souterraine du CERN à Genève : Pour le plus grand accélérateur de particules du monde, il a été l'un des deux grutiers à immerger des pièces de 350 tonnes à 50 mètres de profondeur.
Avec sa formation grutier professionnel, Oliver Thum a continué sur la voie qu'il s’était tracée dès l’enfance. À l'époque, il accompagnait son père, propriétaire d'une entreprise de levage, sur de nombreux chantiers, comme celui de la construction de l'autoroute du Brenner. "Parfois, je rentrais en taxi la nuit, car mon père devait encore rester". En discutant avec cet homme de bientôt 60 ans, sa voix claire et ses descriptions précises font vite comprendre qu'une vie pleine de chantiers doit être merveilleuse, stimulante, instructive et enthousiasmante. Et elle ne s'arrête pas au grenier.
Ce dernier est sur le point d’exploser tant il est rempli de maquettes et modèles de grues. Depuis la première, offerte par son père pour ses deux ans, il en a ajouté plus d'un millier. "Dans mes 80 mètres carrés obscurs, vous trouverez tous les types et toutes les tailles, ainsi que quelques engins de chantier et quelques transports exceptionnels. Ce sont des modèles publicitaires en peinture originale que l'on peut se procurer directement chez les loueurs de grues ou les modélistes ". Avec de la chance, ou avec des relations. C'est ainsi qu'à l'occasion du 30e anniversaire de la grue télescopique qu'il avait autrefois contribué à développer, le constructeur de modèles réduits taïwanais YCC la lui a offerte dans sa peinture Schmidbauer d'origine. "C'est le numéro 1 sur 200, avec un numéro de certificat !" La fierté d'Oliver Thum est palpable, à travers le téléphone. Cette fierté motivée par la passion et c’est pour cette raison qu'il ouvre toujours volontiers ses portes dans sa ville natale de Rum, près d'Innsbruck. "Passez nous voir si vous êtes dans le coin !" De nombreuses personnes ont déjà répondu à cette invitation. Outre des connaissances et des clients, tous les fabricants de modèles renommés comme Conrad, YCC et WSI sont venus nous rendre visite au grenier !
Entre 1977 et aujourd'hui, il y a un monde. La longueur de la flèche était de 55 m, 100 m comme aujourd'hui, était inimaginable !
Ce Tyrolien d'origine est entré chez Liebherr à Ehingen en tant qu'apprenti pendant l'automne allemand de 1977, marqué par les attentats terroristes de la RAF. Tout juste 15 ans, voyageant seul en train, dans chaque gare une fiche de renseignement à compléter. "J'ai appris le métier de mécanicien, j'ai tout de suite été très impliqué. Après mon apprentissage, j’ai travaillé dans le service de réparation pendant deux ans". Entre cette époque et aujourd'hui, plus de la moitié d'une vie et plusieurs générations de grues sont passées. Lorsque Oliver Thum en parle, cela ressemble plus à une révolution qu'à une évolution. "entre 1977 et aujourd'hui, il y a un monde. A l'époque, la grue de 110 tonnes était la plus grande grue télescopique de Liebherr, avec une longueur de flèche de 45 m. Lever une charge de 800 ou même 1200 tonnes n'étaient pas du tout envisageables pour une grue télescopique. En 1980, une capacité de levage de 160, puis de 200 tonnes est devenue possible, ce qui était phénoménal. La longueur de la flèche était de 55 m, 100 m comme aujourd'hui, était inimaginable !"
En revanche, la peinture des modèles aux couleurs du client était déjà courante à l'époque. Comme de nombreux modèles n'existent pas dans leur peinture d'origine, Oliver Thum redevient régulièrement constructeur de grues dans le grenier. "Je démonte le modèle standard en jaune, je le transforme, je l'affine, je le teins et je le peins". Bien sûr, pas de manière approximative, mais avec une précision de grutier. "Les collectionneurs n'utilisent que la peinture RAL d'origine, et les inscriptions sont également fabriquées et collées à l'échelle exacte".
Celui, qui a beaucoup construit avec des Lego, contrôle encore aujourd'hui la mobilité de ses innombrables pièces préférées. L'espace disponible est pourtant de plus en plus restreint, bien que son entourage soit jusqu'à présent bienveillant à son égard. Cela pourrait changer si, après le départ de sa fille, il ferait de sa chambre une extension. "Il faudrait vraiment convaincre ma femme !" dit ce fan de grues en riant.
Mais d'ici là, il continuera à collectionner, à peindre et à participer à la rencontre annuelle des collectionneurs aux Pays-Bas. C'est là que les passionnés du monde entier se rencontrent, échangent des modèles et montrent ce qu'ils ont construit eux-mêmes. Heureusement pour Oliver Thum : même si aucun modèle n'est en vue ou si le grenier est trop chaud, il continu de mettre la main à la pâte. Il vient de manœuvrer une grue et, pendant la conversation téléphonique, il roule vers son prochain projet, un grand chantier près de Salzbourg. Peu avant d'arriver, Oliver Thum partage encore quelques souvenirs empreint de nostalgie : le grand loueur de grues du nord de l'Allemagne, Franz Bracht, dont le propriétaire Dirk Bracht est lui-même collectionneur de modèles réduits et de grues anciennes originales, a offert à sa fille une grue rose originale pour sa naissance. Une réplique rose se trouve dans les vitrines de Oliver Thum. Il ne manque que la bleue, que Bracht a offerte à son deuxième enfant. Mais il y en aura une !
Cet article a été publié dans le magazine UpLoad 01 | 2022.